Voilà des jours que j’ai envie d’écrire un article, que cet article tourne depuis bien trop longtemps dans ma tête, qu’il est temps que je le dépose enfin sur papier, enfin, sur écran et clavier. D’un côté, j’ai hésité, car ce retour ne serait que ponctuel et quel intérêt de publier un article pour disparaître à nouveau pendant des semaines ? Et puis, d’un autre côté, on fait ce qu’on veut, non ?
Voilà donc des semaines que j’observe la blogosphère, des semaines que je suis assez silencieuse, mais que ce n’est pas pour autant que j’en oublie de regarder ce qui se passe par ci, par là. Et je dois vous avouer, je suis de plus en plus interpellée par certains comportements, certains messages, certaines réactions.
Vous le savez, cela fait maintenant plus de 3 ans que j’ai ouvert mon blog. J’ai toujours vécu cette expérience sans prétention aucune, simplement avec l’envie de partager avec d’autres ce que je ne pouvais pas spécialement partager avec les personnes de mon quotidien. Puis, j’ai vite appris comment les choses se déroulent sur la blogo. Ou en tout cas, j’en ai pris conscience, parce que je crois que je continuerai toujours d’apprendre. Je continuerai d’apprendre, mais je ne pense pas que je serai un jour « une blogueuse comme les autres ». Beaucoup trop d’éléments me dérangent, particulièrement ces derniers temps.
Quand je suis arrivée sur la blogo, j’ai vite appris certains termes dont je n’avais jamais entendu parler avant. Vous savez, les SP, les partenariats, ponctuels ou réguliers ou annuels,… Au départ, il était question de l’envoi d’un livre et de l’écriture ou non d’un avis, après réception ou des mois plus tard, tout était au choix du blogueur. Depuis quelques temps, je perçois comme une certaine professionnalisation du blogueur littéraire et cela me dérange. Cela ne me dérangerait pas si l’intention venait du blogueur lui-même. Ce qui me dérange, c’est que cette professionnalisation est de plus en plus imposée par les maisons d’édition. Oui, le blogueur littéraire amène des ventes à la maison d’édition et dans ce cas, on aimerait qu’il chronique son livre le plus rapidement possible et oui, on aimerait aussi qu’il n’oublie pas d’en parler sur tous ses réseaux sociaux pour être sûr que toute sa communauté a bien vu ce livre offert gracieusement par la maison d’édition et oui, pour finir, on aimerait aussi qu’un compte-rendu de tout cela soit fait dans les quelques jours qui suivent la publication de l’avis (pas trop tard après la sortie du livre, cela va de soi !)
Vous savez, j’ai l’impression que le blogueur littéraire est devenu un peu comme l’auteur de romans lui-même, à peine reconnu dans son art et pas du tout évalué à sa juste valeur. J’ai comme l’impression que le système de partenariat qui était au départ bon enfant entre les maisons d’édition et les blogueurs commence doucement à dépasser les limites et cela me chagrine beaucoup. En fait, les auteurs, comme les blogueurs ne sont pas reconnus dans ce beau monde littéraire. Bien entendu, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, les auteurs vivent des temps beaucoup plus difficiles que les blogueurs, mais la comparaison s’impose à moi depuis quelques temps et je ne pouvais plus garder cela pour moi.
N’avez-vous pas l’impression que le blogueur littéraire est le dernier blogueur à ne pas être payé pour le travail qu’il fait aujourd’hui ? Oui, j’ose soulever ce sujet qui fait couler tellement de tweets actuellement. Je soulève le sujet parce que de par mon métier, je côtoie des blogueurs régulièrement, et je vois comme cela se passe dans d’autres domaines et je trouve dommage qu’on exige les mêmes conditions au blogueur littéraire qui lui ne sera jamais payé un rond ! En fait, le simple fait d’inclure des conditions me gêne ! Il ne devrait y avoir aucune condition dès lors que le blogueur n’est pas payé ! Quand je vois le travail acharné qu’exercent certains amis-blogueurs par ici, je me dis juste que tout cela est bien injuste ! Voilà où je vois une similarité avec l’auteur qui se bat depuis des lustres pour une rémunération juste de son métier ! Le blogueur littéraire, lui, se laisse juste faire depuis des années.
Je suis désolée, mais quand je vois que certains romans sont envoyés à des webzines ou blogueurs lifestyle, mode et j’en passe et que ces personnes sont rémunérées mais pas les blogueurs littéraires, cela me fait juste mal au cœur pour ceux qui se donnent à fond depuis tout ce temps. Je ne parle même pas de moi, parce que comme je l’ai expliqué au début de cet article, mon blog vit très mal mon entrée dans la vie active et qu’il est et restera certainement un passe-temps quand j’aurai du temps à passer. Pour d’autres, leur blog est déjà professionnel depuis des années, sauf qu’on dirait que la reconnaissance de la part des maisons d’édition ne veut pas suivre.
Au final, j’aimerais juste que tout le monde soit considéré de la même manière et que les maisons d’édition comprennent que non, elles ne peuvent pas demander plus et toujours plus aux blogueurs littéraires sans faire quelque chose dans ce sens aussi ! Je sais que beaucoup d’entre vous estiment tenir leur blog par passion et de ce fait ne pas avoir besoin de rémunération, j’aurais juste envie que personne ne se laisse faire dans ce joli monde qu’est la blogo littéraire et oui, j’aimerais parfois que le blogueur littéraire ait son moment de gloire, lui aussi !
Vous remarquerez que dans cet article j’ai parlé de maisons d’édition de manière générale, loin de moi l’envie d’accabler tous les éditeurs du monde entier. Je ne vais pas commencer à citer des noms, ce n’est pas nécessaire !
Merci de votre attention, et à bientôt ♥