Papotage #9 : Il était une fois, ces auteurs à l’image qui me déçoit

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Il y a quelques jours, j’ai posé une question sur un coup de tête sur Twitter et cette question a rapidement soulevé de nombreux avis et des relais par des auteurs de renom (je suis moi-même la première étonnée!). Etant donné qu’il est très difficile de s’exprimer sur Twitter, surtout sur des sujets sensibles, pour lesquels le nombre limité des caractères des tweets peut facilement et rapidement déformer les propos que l’on voulait exprimer, j’ai décidé d’utiliser mon petit blog pour revenir sur cette question qui mérite bien un petit article papotage.

D’abord, revenons sur cette fameuse question qui était : « Avez-vous déjà arrêté de lire/suivre un auteur parce qu’il vous avait déçu dans sa manière d’être, dans son comportement, que ce soit sur les réseaux ou dans la réalité ? » Evidemment, tous les avis sont dans la nature. D’aucuns expriment que ce n’est pas parce qu’un auteur qu’ils aiment est invivable qu’ils vont arrêter de lire ses livres, ils ne lisent pas pour se faire des potes, mais pour découvrir des textes. D’autres, plus nombreux, affirment qu’effectivement, ils ont déjà arrêtés de lire les romans d’un auteur à cause d’une rencontre qui s’était mal passée, ou à cause d’une communication trop engagée sur les réseaux sociaux.

Moi, pour être honnête, j’ai en effet arrêté de lire certains auteurs parce que je n’étais pas en accord avec leur manière de pratiquer leur communication. J’estime qu’il existe trop de romans, trop d’auteurs, trop de textes à découvrir pour s’arrêter sur des auteurs qui finalement, selon moi, ne méritent pas que je m’y arrête. Je préfère laisser sa chance à un auteur qui prend le temps de me remercier dans un de mes tweets, qu’à un auteur qui ignore la plupart des blogueurs depuis ses débuts. Naaan, je ne suis pas rancunière (haha !). Ce n’est ici qu’un exemple des différents éléments qui peuvent nous décevoir lorsqu’on a affaire à un auteur qui nous déçoit. Je sais évidemment que tous les auteurs n’ont pas le temps de s’attarder sur chaque tweet. Mais je sais également que je ne lirai pas des auteurs avec lesquels je ne suis pas en phase.

Selon moi, toujours, il est tellement facile d’entrer en contact avec les auteurs actuellement, mais il est également tellement facile de casser ce mythe et cette image magique qui peut les entourer. J’adore pouvoir me dire qu’un auteur peut lire ce que je dis à propos de son livre dans un tweet dans lequel je le tague. Toutefois, l’inverse se produit aussi et les auteurs ont de plus en plus de facilité à faire entendre leur voix et leurs pensées à leur lectorat. Cet aspect est risqué. J’ai remarqué dans les nombreux commentaires qui sont revenus suite à mon tweet que c’était là un élément qui amenait les lecteurs à arrêter de lire un auteur, que ce soit à cause d’actes sanctionnés par la justice, à cause de positions qui vont à l’encontre de certaines populations, ou à cause de certains propos choquants.

Personnellement, j’ai énormément de mal à dissocier un auteur de l’œuvre qu’il écrit. Si certaines personnes arrivent à lire un livre d’un auteur avec lequel elles ne sont pas en accord, très bien. Seulement moi, je n’y arrive pas. Il y a trop de liens entre un auteur et son ouvrage que je ne peux pas faire la différence, la part des choses, entre les deux.

C’est pourquoi oui, il m’est arrivé d’arrêter de lire ou de ne simplement pas commencer à lire des auteurs parce que je n’appréciais pas leur communication sur les réseaux, parce que je les voyais trop partout, parce qu’ils ignoraient constamment les blogueurs, sauf quand un tweet n’allait pas dans leur sens. Après, j’ai aussi commencé à suivre des auteurs parce que j’aimais beaucoup leur communication. Je pense à Baptiste Beaulieu par exemple, que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire, mais que j’espère bien découvrir un jour !

Je ne sais pas si j’ai tort ou raison de pousser certains auteurs dehors de la sorte. Il n’en reste que je ne saurais simplement pas continuer à découvrir des auteurs que je n’ai pas envie de lire. Je suis persuadée que cela me gâcherait ma lecture, tout juste parce que je n’arrive pas à dissocier un auteur et son livre. Un livre est trop personnel pour simplement dire : « c’est bon, il suffit de passer outre et de lire, on n’est pas là pour se faire un bon pote ». Non, c’est certain, mais j’ai besoin d’avoir de l’affection pour l’auteur que je lis. Simplement.


J’espère que ce petit article papotage vous aura plu !
N’hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire, je suis curieuse de le connaître.

Belle journée à tous ♥

8 réflexions sur “Papotage #9 : Il était une fois, ces auteurs à l’image qui me déçoit

  1. MadameOurse dit :

    Je suis complètement en accord avec ce que tu dis là. Pareil j’ai eu envie de découvrir Baptiste Beaulieu et, après lecture, son oeuvre est exactement cohérente avec l’homme public qu’il est, ce que j’ai trouvé particulièrement touchant.
    Comme je te le disais, j’ai arrêté de suivre une auteure suite à des propos sur Twitter. En fait elle n’a pas apprécié ce que je disais de son roman (d’où le risque aussi que l’on a quand on tague les auteurs) et a pris la mouche en me disant que si je n’aimais pas son livre je ne devais pas le chroniquer. Heu ben un blogueur qui ne chroniquerait que des livres qu’il aime ça aurait aussi un côté chelou non ? Bref en fait c’est allé tellement loin qu’elle en a censuré nos propos et fermé son compte Twitter !!! (si vous ne trouvez pas cette auteure sur Twitter c’est donc de ma faute ah ah ah…) Alors ce signe de manque de maturité m’a vraiment choquée et je ne la recommanderai plus jamais.
    A l’inverse j’aime des auteurs comme Olivier Norek qui est juste a-do-ra-ble et la jeune vague d’auteures Laure Manel, Laure Rollier, Carène Ponte, Virginie Grimaldi et d’autres qui ont une vraie proximité avec les lecteurs et qui sont chouettes et disponibles.
    Et je salue aussi la récente prise de parole de Maxime Chattam au sujet d’un âge recommandé sur les lectures. C’est ça aussi que j’aime chez les gens et là il a sollicité nos avis et c’est très juste le retour qu’il a du choc de voir ses propres oeuvres dans les mains de jeunes ados.
    Bref il y a beaucoup à dire sur le sujet, merci à toi de soulever ce débat.

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  2. atouchofbluemarine dit :

    Hello 🙂 article bien sympa qui me fai réfléchir. La question qui me reste en tête est quand même : qui sont-ils !? :p #balancedesnoms
    Je ne passe pas bcp de temps sur Twitter du coup j’ai pas tout suivi ^^
    Merci pour l’article en tout cas !

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  3. Laure dit :

    Je suis totalement d’accord avec toi. Je ne suit pas d’auteurs sur les réseaux sociaux, donc je n’ai pas cette image d’une personne « réelle » lorsque je lis un livre, mais si par exemple un auteur me déplaisait par rapport au message qu’il diffuse sur ses réseaux sociaux je suis pratiquement certaine que ça pourrait me faire arrêter de le lire.
    Je peux comprendre certains qui diront que ce n’est pas la même chose ce que l’auteur pense ou diffuse comme information et ses livres, mais je pense que je n’arriverai pas à me détacher de ça.
    D’un côté je suis plutôt heureuse de ne pas suivre d’auteurs sur les réseaux sociaux et de plutôt faire jouer mon imagination pour les idéaliser ahah !
    Belles lectures 😉

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  4. laroussebouquine dit :

    J’ai des fois aussi eu ce genre de réflexions.
    Pour travailler aujourd’hui au contact des auteurs dans le milieu de l’édition, c’est d’autant plus compliqué. On connaît l’auteur au-delà de ses livres, et cela peut influencer positivement ou négativement.
    Après, j’ai tendance à relativiser aujourd’hui les réactions des auteurs en ligne ou face au public. Déjà, il faut savoir que pour certains auteurs, leur communication sur les réseaux sociaux est en partie ou complètement influencée/pilotée par leur maison d’édition. C’est loin d’être le cas de tous, mais ce n’est donc pas forcément spontané (et donc à prendre avec du recul). Concernant les rencontres dans les salons… Je m’occupe aujourd’hui d’auteurs qui signent des livres pendant des heures sans s’arrêter. Certains se sont déjà pris des réactions monstrueuses de la part de lecteurs sur les RS après. Or quand on voit que ce sont les mêmes qui se sont insurgés le jour du salon parce que l’auteur voulait s’absenter deux minutes (après des heures sans pause) pour aller aux toilettes… Les gens ne se posent souvent pas ce genre de questions !

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  5. Laura Darcy dit :

    Un joli article « papotage » et une réflexion que je partage en grande majorité.
    Je viens d’ailleurs d’arrêter de suivre une fameuse auteure – dont je ne citerai pas le nom, mais que tu connais – ce matin même. Après une énième stories dérangeantes, je ne pouvais plus fermer les yeux et faire comme si tout allait bien.

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  6. lilithbliss dit :

    Je ne me souviens pas avoir arrêté de suivre un auteur parce que son comportement ne me plaisait pas. Mais c’est peut-être parce que je ne suis pas assidûment mes auteurs favoris sur les réseaux. Par contre, j’ai bien conscience que je peux arrêter de m’intéresser à une personne et à son travail si une de ses actions ou un de ses propos ne me convient pas. Ce qui est par exemple le cas de Johnny Depp. J’adorais cet acteur mais depuis cette histoire de violences conjugales, je porte un tout autre regard sur ce bonhomme. Donc, je pense que je peux réagir de la même manière avec un auteur.

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  7. Christelle Dcrz dit :

    Ton article est vraiment très intéressant. Je suis auteure moi-même et sans grande notoriété mais je prends régulièrement position sur les réseaux sur certains sujets (féminisme, racisme, pro IVG, lutte LGBT, entre autres). Si j’ai parfois conscience que cet étalage de mes convictions peut me faire perdre des lectrices et des lecteurs, j’avoue que je ne me sens pas de les dissimuler car elles font partie intégrante de moi… Ton article me fait cependant réfléchir et j’avoue qu’en tant que lectrice, il ne m’est jamais arrivé de cesser de lire ou de suivre un auteur pour ce genre de raison. En revanche si je découvrais qu’un auteur est clairement homophobe par exemple, je pense que je ne le lirais plus. Quand à Baptiste Beaulieu que je suis depuis longtemps via son blog Alors Voilà, je te conseille vivement de le lire. Les 1001 vies des urgences, son premier roman, est juste une merveille ! Je l’ai adoré et je compte en lire un autre prochainement.

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